vendredi 22 août 2014

"La Chambre des Dames" & "Le Jeu de la tentation" de Jeanne Bourin

Passionné {Arnauld} de rhétorique, de logique, de scolastique, il préférait Aristote à la charité et l'étude des Humanités à celle des misères humaines. Sa mère et sa soeur se demandaient si, un jour, lassé de la dialectique, il ne se tournerait pas vers le cloître. Il n'était que d'attendre.
Je pensais que mon chemin aurait dû suivre son chemin aussi paisiblement que cette eau, dit-elle. Au début de mon mariage, tout semblait le laisser prévoir.- Qui vous prouve qu'au long de son parcours, le Cher n'est pas plus tumultueux qu'ici ? demanda Mathilde en prenant le bras de sa fille. Dans le trajet des rivières, des cascades et, parfois, même, des chutes. C'est ensuite, seulement, que le flux s'apaise.-Vous avez sans doute raison, mais il y a toutefois des crues qui submergent et et emportent tout sur leur passage.- Jusqu'au retrait des eaux.
Résumé : Jamais le Moyen Âge n'avait inspiré un tel roman, chronique chaude et familière d'une famille vivant au XIIIème siècle, dans le royaume de Saint Louis. Jeanne Bourin y conte l'existence quotidienne des Brunel, orfèvres à Paris, surtout celle des femmes et, tout particulièrement, de deux d'entre elles : Mathilde, la mère, trente-quatre ans, et Florie, sa fille, quinze ans, qui se marie. Tout semble tranquille, assuré. Rien ne l'est, car une folle passion et des événements dramatiques vont ravager la vie des Brunel. Si l'intrigue est imaginaire, le cadre historique, lui, ne l'est pas. Une documentation rigoureuse donne au moindre détail une authenticité que Régine Pernoud, éminente médiéviste, s'est plu à confirmer dans sa préface : les Brunel vivent sous nos yeux comme on vivait en ce XIIIème siècle rayonnant où l'on mêlait gaillardement vie charnelle et vie spirituelle. Et bien des idées reçues se voient battues en brèche. 

Grand Prix des lectrices de Elle, Prix des Maisons de la presse, La Chambre des Dames a fait l'objet d'un grand feuilleton télévisé sur TF1.

Mon avis : <3

Je suis un peu déçue par cette lecture : le début me présageait du bon temps et m'a plu mais à un moment j'ai commencé à avoir pas mal de points négatifs en tête. Tout d'abord, j'ai trouvé l'idée formidable : décrire le quotidien d'une famille bourgeoise au Moyen Âge. L'histoire est extrêment moderne par certains aspects que nous raconte l'auteur vis-à-vis des personnages : les parents qui se sentent vieillir, tout particulièrement la mère, les soucis que ceux-ci se font par rapport aux attitudes de leurs enfants, les enfants et leurs fautes, le mariage, les naissances etc. Tous les événements qui se passent pourraient tout aussi bien se passer au XXIème siècle. Ce que cette histoire m'a apporté en plus est de me faire une idée sur ce qu'est le Moyen Âge : la nourriture, les métiers exercés, les mœurs etc.

Les personnages principaux sont censés être Mathilde et sa fille Florie d'après le résumé de cette édition mais en réalité on a un large panorama de toute la famille. J'ai trouvé dommage que le mariage de Florie ou la naissance de Gaultier ne soient pas racontés alors que la naissance d'un nouveau fils sera décrite après. Il me manquait un aperçu des conditions d'accouchement au Moyen Âge mais j'aurai aimé que ce soit celui de Florie qui soit décrit.
Il y a de nombreux personnages ai-je pensé en voyant tous les personnages énumérés avant le début de l'histoire mais en fait cela a été, même si je confondais un peu la mère, Mathilde, et la fille, Florie, au début.

L'histoire est plaisante, mais il n'y a rien non plus d'inattendu ou d'exceptionnel. Seul le quotidien est décrit. J'ai trouvé aussi un certain romanesque : par exemple l'épisode d'Agnès avec le gorille et Philippe est juste improbable et je suis sorti du récit tellement je n'y croyais pas.

J'ai encore du mal à bien me représenter toutes les scènes au temps du Moyen Âge, cette époque ne m'étant pas totalement connue. En terme de récit moyenâgeux, pour le moment j'ai préféré La catin d'Iny Lorentz dont j'ai hâte de lire la suite.

=> Le début m'a bien plu et la suite m'a un peu refroidie mais la suite de l'histoire me tente quand même.




En agissant comme un homme raisonnable, il oublie que l'amour justement, n'est pas raisonnable, point du tout...
Résumé : Après La Chambre des dames, Le Jeu de la tentation est le second volet de la chronique familiale des Brunel, marchands et artisans, vivant en île-de-France, en ce XIIIème siècle rayonnant que Jeanne Bourin a su merveilleusement ressusciter. Nous sommes en juin 1266, le dernier bel été du règne de Saint Louis. Marie, la plus jeune fille des Brunel, est veuve depuis deux ans et mère attentionnée de deux enfants, Vivien et Aude. Elle a vingt-sept ans, un métier qu'elle adore, enlumineresse , et un amant fougueux, Côme Perrin, maître mercier. Mais Marie est déchirée entre son amour maternel et son penchant pour Côme. De plus, trois Lombards, truands et criminels, font peser sur sa famille une terrible menace. Dans cette période encore paisible, le destin des Brunel préfigure les malheurs qui vont s'abattre sur le royaume. Sous le regard d'Aude, la propre fille de Marie, commence alors le jeu de la tentation : argent, luxure, violence, désespoir, mort, jusqu'à la sainteté et au martyre.
La Chambre des dames et Le Jeu de la tentation ont fait l'objet d'un grand feuilleton sur TF1.
Prix Renaissance 1982.

Mon avis : <3

J'ai été déçue bien avant de commencer le livre en lisant sur le résumé qu'il ne serait plus question ni de Florie ni de sa mère. Je crois que je m'étais attachée à elles et en effet, ce livre-ci ne parle pratiquement pas de Florie, même lorsque celle-ci est dans une scène, Jeanne Bourin ne lui fait pas énormément de place. J'ai eu l'impression que Jeanne Bourin avait délaissé certains personnages, comme Florie, pour se concentrer sur d'autres et ça m'a gêné car elle parle du quotidien d'une famille et n'évoque pas tous les membres comme dans le premier tome.

Je me suis aussi attachée à Marie, la dernière fille de la famille Brunel, mais j'ai eu du mal avec son caractère car l'auteur nous la décrivait comme timide dans le premier tome et là j'avais l'impression d'avoir un tout autre personnage. Sinon j'aimais bien son attachement très fort pour ses enfants et la fin nous laisse présager de l'espoir pour elle !

Je n'ai pas particulièrement apprécié l'intrigue car j'ai l'impression que c'est du déjà vu et presque rien ne me surprenait, ou peut-être la fin où j'ai commencé à retrouver un vif intérêt à l'histoire. L'épilogue est étonnant car il évoque des faits historiques un peu confus (bien compliqués, cette période va être sympathique à étudier !) et que l'on ne retrouvait pas ailleurs dans l'ensemble de l'histoire, ce qui m'a surprise durant ma lecture.

=> Ce tome-ci est moins long et je l'ai lu/dévoré en deux jours. En effet, j'avais toujours envie d'en savoir plus.


==> En somme, l'histoire ne m'a pas plus autant que je l'espérais, j'ai trouvé que l'intrigue manquait parfois d'originalité, mais elle a pour avantage de nous décrire le quotidien d'une famille au Moyen Âge. J'ai appris des faits, des métiers, du vocabulaire et le fait que Régine Pernoud, médiéviste, ait fait la préface du premier livre me donnait l'envie de faire confiance au récit.
  Je suis donc un peu déçue par ce que cette saga me présageait mais je poursuivrai quand même ma découverte des oeuvres de cette auteure (qui a eu une licence de lettres ET d'histoire, un peu comme moi !).


Genre : Chronique médiévale 
Publié en 1979 / 1981
Pages :  634 / 507
Français

2 commentaires:

  1. On parle beaucoup de cette saga quand il s'agit de faire référence à l'oeuvre de Jeanne Bourin et même si je l'ai trouvée tout à fait plaisante à lire (malgré des lourdeurs de style que je ne suis pas la seule à déplorer) mais à mon avis, ce n'est pas la meilleure.

    Par contre, si je peux me permettre un conseil, je te recommande Les Pérégrines...personnellement, j'ai particulièrement aimé cette saga-là, que j'ai lue au printemps dernier et qui m'a vraiment plus convaincue que La Chambre des Dames (qui me laisse tout de même de bons souvenirs, même après deux ans). ^^

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  2. Ce livre m'avait marquée, il faut dire que je l'avais lu adolescente, et que dans les années 80 il n'y avait pas autant de romans historiques se déroulant au Moyen-Age que maintenant... et comme toi, le sujet portant sur une famille bourgeoise était intéressant..; A la relecture, le charme persistait, mais en plus suranné, et certains défauts (dont certains que tu évoques) m'avaient sauté aux yeux...

    En tout cas, je suis d'accord avec A-Little-Bit, le diptyque sur la 1ère Croisade est plus convaincant, c'est ma saga préférée de l'auteure...

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